提琴, 胡同 , 儿
Violons, hutongs et rÉtroflexes ...
plus un brin d'Unihan
Quelques messages postés sur fr.lettres.langue.chinoise en décembre 2000, à partir d'une interrogation de Denis Liégeois :
"Lors des débats épiques qui ont abouti à la création
de ce forum, je m'étais demandé à quoi pouvait ressembler l'idéogramme
utilisé pour le violon chinois (lequel est plutôt une viole de gambe, car je
crois que l'instrumentiste le fait reposer sur sa jambe) et s'il avait un
rapport avec l'idéogramme utilisé pour le violon européen.
Je m'étais bien promis de poser la question une fois le forum créé.
Quelqu'un sait ?
(je précise que c'est une question de pur profane : j'ignore à peu près tout
de la langue chinoise)"
JV Gruat: La
famille des violons et violes européens, ce sont les tiqin,
提琴, où qin signifie "instrument de musique ancien à 5,
ensuite à 7 cordes", 琴鸟, qinniao, oiseau lyre ou ménure -
les dictionnaires bilingues conçus en Chine sont pour moi une source
d'enrichissement également en vocabulaire français - et ti porter à la main.
Il y a les petits tiqin et les gros tiqin, ainsi que les moyen tiqin et les
tiqin bas (低, di).
Quant à pisser dans un violon, cela se dirait d'après le Dictionnaire français-chinois,
Shanghai, octobre 1978
白花力气, bai hua
li qi, l'énergie de cent fleurs,
ce qui est tout de même plus poétique et l'un de ces
chengyu (成语,
"langue devenue") chers à Siva.
老李
Lao Li - Laurent:
... et le violon chinois le plus célèbre est
二胡 (èrhú) ou (autre variante de violon à deux
cordes) 胡琴 (húqín), ce «hú » n'existant pas seul
contrairement à «qín »., nom générique deplusieurs instruments (permettant
de composer les noms du piano, de l'orgue, de l'harmonica (« kôuqín
» i.e. bouche-instrument)... et du violon occidental.
« l'er-hu » est cité à la fin de la page
www.networkmedien.de/html_f/products_pages/wns_pages/39_china.html
Je n'ai pas encore trouvé de dessin ou de photo d'er-hu sur Internet, mais je
ne saurais trop conseiller le film «Le Début de la vie», lorsqu'il sera de
nouvau projeté en Europe, film particulièrement émouvant, ausi bien pour les
enfants ou les adultes (anecdotiquement, l'enfant héros du film est le
compositeur de l'hymne chinois).
Il s'agit là d'un film réalisé sans intention d'exportation ; ce type de film
donne souvent une « ambiance chinoise » plus intéressante (moins extérieure)
que les films-chinois-célèbres.
(A partir de là, le forum dérive un peu ... NDC - Note du compilateur)
A propos de 胡
hú
(dont d'aucuns ont dit qu'il signifiait « barbare » du Nord), je (c'est toujours 老李
qui écrit) note tout au plus le sens général de « sottises, délire, travail
bâclé », mais mon dico n'est pas exhaustif, me semble-t-il, en ce qui
concerne les « noms propres » : peut-être que « Barbares du Nord » doit être
considéré comme le nom d'un peuple ?
Je trouve tout de même 胡子 (hûzi, noter le
passage de hú à hû -- suivi de zî (enfant, pron. tze, qui passe au ton
neutre))signifiant « barbe et moustache »...
Incidente du Noble Amphigourix ...
J'ai pourtant 胡 hú :
1. non-Han nationalities living in the north and west in
ancient times
4. (littéraire) why : hú bú gui ? why not return ?
5. moustache, beard or whiskers
et le dico' donne : 胡琴 húqin (ton léger)
° a general term for certain two-stringed
bowed instruments,
such as 二胡
et jing (capitale) 胡, etc.
... et de Jean-Victor Gruat
胡 est surtout un nom de famille, porté notamment
par Hu Aidi, pas trouvé les
sinogrames pour Aidi, aimer et petit frère avec clef féminine à gauche,
genevoise d'un lustre et francophone à ses heures, à qui je copie ce message.
Aidi s'était intéressée naguère sinon jadis aux balbutiements pré-groupe et
quasi clandestins d'un quarteron de sinophiles initiateurs.
Si elle peut se connecter à ce groupe, grand apport en perspective !
[Retour à la normale, et à 老李
Lao Li - Laurent]
Le composé le plus célèbre est
胡同 (suivi d'un sinogramme ressemblant à un lambda aux branches
sd'égale hauteur mais séparées par un espace côté ciel, que je ne trouve
pas dans Global IME (« r »)) -->
(Ce tóng devenu ici tòng est le fameux « même,
pareil » du célèbre mais suranné tóngzhì
同志 « camarade » prononcé approximativement /t'on[g]-tche\
même - idéal, volonté = qui partage le même idéal.)
--> hútòngr, qui s'écrit en français « un hutong » (ruelle,
rue) désigne spécifiquement les « ruelles en labyrinthe » des quartiers
populaires des villes, et par extension ces quartiers eux-mêmes, qui à Pékin
-- ville qui s'est toujours développée dans le sens horizontal, pas
d'immeubles très hauts, jusqu'à ces 20 dernières années -- devraient bientôt,
sinon disparaître, du moins régresser de 90 pour cent, pour faire place à des
gratte-ciels plus ou moins hauts. Comme ailleurs, le centre de la capitale est
convoité par les (nouveaux, ici) riches. Les Pékinois-depuis-plusieurs-générations
devront bientôt habiter des quartiers plus éloignés du centre, ou en banlieue.
C'est « le chantier du siècle » (en termes financiers,
notamment) et il me semble que c'est une entreprise française qui
organise le réseau d'approvisionnement en eau.
Quelques hutongs devront nécesairement
subsister, sans quoi
il faudra réécrire les brochures d'agences de voyage en
privant les visiteurs
de l'incontournable dîner en famille dans un modeste
hutong... ce qui
fait tout de même plus « branché » que
l'o/Opéra de Pékin (modernisé, néanmoins,
lui aussi, par un architecte français), ou le canard
laqué servi dans un
restaurant haut de gamme.
Siva Nataraja, balle au bond:
| Le composé le plus célèbre est 胡同 (suivi d'un
sinogramme ressemblant à| un lambda aux branches sd'égale hauteur mais séparées
par un espace| côté ciel, que je ne trouve pas dans Global IME (« r »))
-->
Ne serait-ce pas -兒 / -儿 ér,
ce suffixe qui sert à noter que la voyelle finale est rétroflexe (avec la
pointe de la langue qui remonte toucher le palais dur) ?
Dans ce cas, l'on a 胡同兒 / 胡同儿 hútòngr
; il est intéressant de noter que les Pékinois ont une tendance naturelle à
prononcer les voyelles finales de manière rétroflexe : ainsi le suffixe
locatif 邊 / 边 bian (biån [ton léger] en composition) se prononce
(et s'écrit) 邊 兒/ 边儿 bianr dans la région de Pékin.
Si vous écoutez un jour les dialogues d'un film tourné à Pékin en mandarin,
vous pourrez entendre ces finales rétroflexes : cela donne une prononciation
plus sourde, plus « pâteuse » (sans jugement de valeur de ma part) aux
phrases.
Quelqu'un sait-il si ce suffixe possède une valeur sémantique précise ?
Denis Liégeois:
> 儿
> Quelqu'un sait-il si ce suffixe possède> une valeur sémantique précise
?
Je prends le risque immense de dire une grosse bêtise, mais
techniquement (je veux dire si c'est bien ce glyphe-là), il veut dire « fils
», « enfant », et je me demande s'il ne se prononce pas effectivement « r »
en mandarin.
Confirmation de Laurent:
Effectivement ! Un autre mot signifiant « enfant » (zî, prononcé tz,¹ devenant, en tant que suffixe, "-zi", au ton neutre) peut remplacer ér (devenu "-r") comme diminutif (ou nuance affectueuse).
¹ « bourdonnement » ou vibration très caractéristique
Information de Denis:
Le mieux est que vous alliez voir par vous-même où j'ai
trouvé ça : dans la banque de données d'Unicode, http://www.unicode.org/charts/unihan.html
.
On peut consulter cette banque de données pour n'importe quel glyphe, en replaçant
simplement la valeur hexadécimale à la fin.
Conclusion (provisoire mais désabusée) de
Laurent:
"Je n'ai pas réussi à comprendre comment vous trouvez cette valeur (à partir du texte d'un article de forum)..."
Le truc du compilateur:
Pour un caractére dont vous connaissez la prononciation, allez sur http://zhongwen.com/, Search, Pronunciation, choisissez le caractère, cliquez-le, et dans le bas de la fenêtre supérieure droite, cliquez encore, cette fois sur Unihan. Plus rapide à faire qu'à décrire! N'oubliez pas de jeter un oeil sur OCRAT - c'est superbe, ça bouge et ça fait de très belles images d'idéogrammes.
Comme trouver Unihan/Ocrat par zhongwen.com n'est pas toujours facile, vous verrez ici, pour notre désormais fameux 胡, à quoi la fenêtre ressemble.
Mais que cela ne vous dispense pas de tout savoir et même plus sur les clefs ...