A)                     Rappels

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Système phonologique des consonnes du mandarin moderne :


    Celles-ci forment six ordres

(labiales, apico-dentales, affriquées apico-alvéolaires,

affriquées rétroflexes, affriquées alvéolo-palatales et dorso-vélaires),

parfois incomplets

(la sonante /l/ ainsi que la fricative sonore /r/ sont hors système) .


   Les phon
èmes d’un même ordre peuvent être

occlusifs (sourds non aspirés et sourds aspirés), fricatifs sourds ou nasaux.

 

Si l’on combine le tout, l’on obtient le tableau suivant

(les modes d’articulation possibles sont donnés dans l’ordre indiqués plus haut ;

« X » indique une place vide) :


° labiales : [p] – [pʰ] – [f] – [m] (b, p, f, m)

° dentales : [t ̪] – [tʰ̪] – X – [n̪] (d, t, X, n)

° (affriquées) alvéolaires : [tˢ] – [tˢʰ] – [s] – X (z, c, s, X)

° (affriquées) rétroflexes : [t(ʂ)] – [t(ʂ)ʰ] – [ʂ] – X (zh, ch, sh, X) et [ʐ] (r), ce dernier hors système

° (affriquées) palatales : [t(ɕ)] – [t(ɕ)ʰ] – [ɕ] – X (j, q, x, X)

° vélaires : [k], [kʰ], [x], [ŋ] (g, k, h, ng)


[les articulation secondaires sont plac
ées entre parenthèses dans la transcription A.P.I. quand il n’existe pas de caractère en exposant dans l’encodage utf-8] ; ainsi [t(s)] équivaut à [tˢ]


           
Triangle des voyelles (non arrondie / arrondie) :

                 ============================

 

                   avant            milieu          arrière

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ferm
é          i (i) / y (ü, u)                   u (u)

                           e (e)                      ɤ (e) / o (o)

                                            ǝ (e)

                                  ε (e, a)

ouverte                          a (a)             ɑ (a)


=====================================

    Soit, si l’on part du p
īnyīn :


° a note [a] mais [ɑ] dans -ang, [ε] dans -ian, -üan ;

° e note [ɤ] mais [ǝ] dans -er, -en, -eng, [ε] pour e isolé et dans -ie et –üe, [e] dans -ei ;

° i note [i] sauf après les alvéolaires et les rétroflexes (cas de la « finale

nulle » que nous verrons plus bas en détails) ou il est muet.


Les sonantes peuvent
être rangées ensemble : [m], [n], [l] et [ʐ] (m, n, l et ) ;

 cette dernière est bien, on le verra plus loin, une ancienne sonante.

Il y a bien sûr [w] (w), et [j] (y) qui ne sont que la réalisation des voyelles u et i devant une autre voyelle en l’absence de consonne initiale

( wáng est en fait Ø-uáng

(en phonétique historique, [Ø] représente une absence de phonème),

un mot sans consonne initiale, et yòng vaut Ø-iòng ).


Système phonologique du moyen chinois

(pour autant que je sois parvenu à le reconstituer et sous réserve de toute correction postérieure, le cachet de la Poste faisant foi )

 

L’opposition sourde / sonore est encore marquée.

La transcription traditionnelle utilise un j subséquent pour noter la palatalisation d’une consonne mais y subséquent, pour noter qu’un phonème n’est pas accidentellement palatalisé mais naturellement palatal ; j n’est pas un phonème mais une caractéristique consonantique (palatalisation) et ne s’utilise que subséquent, tandis que y peut être un phonème ou la marque d’une consonne palatale.

La lettre r n’a pas de valeur en soi, elle indique que le phonème précédent

est rétroflexe, comme y indique que le phonème est palatal.

Les valeurs ne sont bien sûr pas celles du pīnyīn.


° labiales : [p] – [pʰ] – [b] – [m] (p, ph, b, m)

° dentales : [t ̪] – [t ̪ʰ] – [d̪] – [n̪] (t, th, d, n)

° rétroflexes : [ʈ] [ʈʰ] – [ɖ] – [ɳ] (tr, trh, dr, nr)

° vélaires : [k] [kʰ] – [g] – [ŋ] (k, kh, g, ng)

° dentales affriquées et sifflantes : [tˢ] – [tˢʰ] [d(z)] – [s] – [z] (ts, tsh, dz, s, z)

° rétroflexes affriquées : [ʈ(ʂ)] – [ʈ(ʂ)ʰ] – [ʂ] – [ʐ] (tsr, tshr, dzr, sr, zr)

° palatales : [c] – [cʰ] – [ɟ] – [ç] – [ɲ] – [j] (tsy, tshy, dzy, sy, ny, y)

(on trouve aussi une interprétation [tˢʲ], [tˢʲʰ], [d(z)ʲ] et [ɲ]

à laquelle je ne souscris pas)

° laryngales : [ʔ] [χ] – [ʁ] (’, x, h)

(le nom traditionnel de « laryngales » n’est pas très heureux, puisque

l’ordre est composé d’une glottale [ʔ] et d’uvulaires)

° latérale : [l]

° fricative labiovélaire [w]


    Contrairement à la syllabe mandarine, celle du moyen chinois peut être terminée par trois consonnes autres que les nasales ([m] est autorisé) : [p], [t] et [k], qui sont implosives (l’air ne s’échappe pas de la bouche à la fin du phonème.

On note donc [p¬], [t¬] et [k¬].

On peut aussi trouver [w] et [j] en fin de syllabe du moyen chinois.


                            Triangle des voyelles :

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                    avant              milieu           arrière

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fermées           i (i)                   ɨ (+)             u (u)

e (e)                             o (o)

ε (ea)

æ (æ)

ouvertes                                 a (a)


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Exemple :

李白, 俠客行 Lǐ Bái (c’est-à-dire Lí Baek [li bæk]), _Xiá Kè Xíng_,« Voyage du Chevalier Errant » ; on ne considérera que les mots à la rime,

ceux qui permettent justement de reconstruire le système phonologique


趙客縵胡纓 吳鉤霜雪明

銀鞍照白馬 颯沓如流星

十步殺一人 千里不留行

事了拂依去 深藏身與名

閑過信陵飲 脫劍膝前橫

將炙啖朱亥 持觴勸侯嬴

三盃吐然諾 五嶽倒為輕

眼花耳熱後 意氣素霓生

救趙揮金槌 邯鄲先震驚

千秋二壯士 烜赫大粱城

縱死俠骨香 不慚世上英

誰能書閤下 白首太玄經


   
Rimes :

míng [mǐŋ] < mjaeng [mʲæŋ] « brillant »

xīng [ɕíŋ] < seng [seŋ] « étoile »

xíng [ɕǐŋ] < haeng [ʁæŋ] « conduire »

míng [mǐŋ] < mjieng [mʲieŋ] « nom »

/   héng [xǝ̌ŋ] < hwaeng [ʁwæŋ] « horizontal »

yíng [ǐŋ] < yeng [yeŋ] « plein »

/ qīng [t(ɕ)ʰíŋ] < khjieng [kʰʲeŋ] « léger »

shěng [ʂǝŋ^|] < srjaeng [ʂæŋ ] « engendrer »

/ jīng [t(ɕ)íŋ] < kjaeng [kʲæŋ ] « s’affoler »

chéng [t(ʂ)ʰǝ̌ŋ] < dzyeng [ɟeŋ] « ville »

yīng [íŋ] < jaeng [ʔʲæŋ] « gloire »

/ jīng [t(ɕ)íŋ] < keng [keŋ] « canon, sūtra »

 

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