???? QUESTIONNEMENTS
… !!!!!
Avant Iulius,
JVG, ébaubi mais interrogatif :
> La phrase
"L’on considère aussi
que plus le dialecte est méridional,
moins il est éloigné, tant phonétiquement que
syntaxiquement, du chinois ancien."
est un peu surprenante, dans la mesure
où l'origine de la
civilisation chinoise semble se situer autour du fleuve
Jaune, très loin du Yang Tse Kiang (voir référence www-chaos ).
C'est un constat fait par Xu Dan dans
_Initiation à la syntaxe chinoise_,
Langues - INALCO, L'Asiathèque.
De toutes façons, il ne faut pas perdre
de vue que
l'usure d'une langue dépend d'évènements et de faits indépendants du point d'apparition de cette langue.
À titre d'exemple, voici
les coefficients d'usure des voyelles accentuées des langues romanes à partir du
latin (travail de M.Pei, 1949, établi sur une liste de 77 critères -- plus le nombre est élevé, plus la langue s'est éloignée de sa langue mère ) :
--- français : 44 %
---
portugais : 31 %
---
provençal : 25 %
---
roumain : 23,5 %
---
espagnol : 20 %
---
italien : 12 %
---
sarde : 8 %
Certes, l'italien a subi peu d'usure,
mais pourquoi le
roumain, la plus éloignée des langues
romanes, a-t-il moins évolué que le
français, le portugais ou le provençal, bien plus
proches du centre de
déploiement du latin ?
Difficile à dire.... De plus, les Roumains, en contact avec
les Slaves, étaient susceptibles d'user et de transformer
encore plus leurs voyelles.
JVG >Et l'on peut se
demander si la transcription
Peking a une autre valeur que celle de
correspondre aux parlers du Sud dont les transcripteurs étaient familiers (les jésuites ne traînaient pas beaucoup leurs
soutanes
vers le nord).
C'est ma foi vrai. En yuè, 京 ging1, en mandarin jing1... (toutes mes confuses,
mais
pour Unicoder correctement il me faut passer par Word, et là j'ai un peu la flemme). La palatalisation n'a pas
fonctionné de la mème manière.
JVG > L'assertion selon laquelle "Comme on peut le voir, ces tons n’ont
pas donné respectivement le premier, le
deuxième et le troisième ton actuel.
Le mécanisme de transmission des ton dépend en effet,
outre du ton de départ, de la nature de la première consonne :
celle-ci
influe sur le ton d’ arrivée,
et le ton de départ influe aussi sur la consonne d’arrivée.
Il
y
a interaction entre les tons et les consonnes initiales" m'appelle beaucoup.
> ... Cela
correspond à un sentiment instinctif que l'on ne saurait
avoir tous les tons au hasard des syllabes. Et permet de plus ou moins
se faire
comprendre sans trop faire attention aux tons, car d'instinct on finit
par les
reproduire (amha).
Il y a en effet un processus de
« transfert de pertinence »
: le mandarin et le yuè ayant perdu leurs
sonores, il a bien fallu distinguer les homophones ainsi crées. Ce sont les tons qui s'en sont chargés, dans une certaine mesure, car ces langues
restent très homophoniques.
JVG > "Voyelle nulle":
rapport avec le e
muet, que les langues de la famille
finno-ougrienne d'Asie centrale ont retenu en
transcription (mongol,
kazakh, uzbek ...) comme e se contemplant
dans un miroir ?
Le mongol, le kazakh et l'uzbek, ainsi
que le turc, font
partie de la famille des
« langues turques ». Les
langues ouraliennes, pour mémoire, sont partagées en :
-- lapon (isolé)
finnique
: balto-finnois (finnois, carélien, ingrien, vepse, lude,
estonien,
vote, live), volgaïque (mordve et tchérémisse),
permien
(zyriène et votiak)
ougrien :
ougrien de l'Ob (ostiak et vogoule) et hongrois
samoyède : septentrional (yourak, iénisséi,
tavgui) et méridional (selkoup)
Les langues
turques sont à part : turc de Turquie, azeri, turkmène,
uzbek, kazakh, kirghiz, tatar de Kazan, bashkir,
tchouvache, touva, khakas,
yakoute, ouïgour (mongol). Ces langues ne
possèdent pas de voyelle nulle,
et le triangle vocalique est presque parfait.
L'azéri y ajoute une
voyelle neutre, le schwa, le e caduc du français :[ə].
Le kazakh possède cependant [ɵ] et sa variante non arrondie [ɘ]
(est-ce le « e
se contemplant dans un miroir » auquel vous faisiez
allusion ?
Attention, avec une police d'affichage en
petits caractères, [ə] [ɵ] et [ɘ] se
ressemblent beaucoup), qui sont [e/ ] ou [ɤ/o] prononcés au centre de la bouche, presque comme [ə]
(e caduc), mais celui-ci est légèrement plus ouvert).
Tous ces phonèmes sont des voyelles à part entière, au contraire de la voyelle nulle chinoise, qui
n'a pas de point
d'articulation précis (si ce n'est
celui de la consonne vocalisée ; la voyelle
nulle ne peut-être prononcée sans sa consonne dont elle n'est qu'un
prolongement). Le mot 四 sì ne possède qu'*un* phonème.
JVG : Je pensais le mongol langue
agglutinante comme le hongrois ou le finnois.
[NDS – Note de Siva : Elle l’est
– mais cela ne
la finnise pas …]
Mais pour ce qui est du teta joufflu ɵ et du "e caduc" ə il s'agit certes de phonèmes, mais aussi de lettres de l'alphabet,
incorporées au cyrillique
en azeri, kazakh, mongol, etc.
Compris, je crois, la différence entre ceux là qui peuvent se voiser seuls,
et les "non voyelles".
absence en fait de consonne initiale néanmoins niée en transcription –
Non non ! C'est y et w qui s'y collent
devant i/ь et u ; on aurait pu écrire directement
ing et yang, plutôt que ying et yang. Le y initial devant i
insiste sur le fait
qu'il n'y a pas de consonne.
>est également fort intéressante. De quel vide les transcipteurs
avaient-ils donc horreur, pour préférer wang à uang tout seul ?
Influence mendelevienne, peut-être
– le
tableau doit être le plus complet possible.
Non, pour expliquer cela, il faudrait
entrer plus en détails encore dans la phonologie chinoise. Je vais
voir ce que je peux faire
et essaierai de pondre
un petit article compréhensible.
En fait, l'étude phonologique des langues chinois est différente :
il faut partir des constituants de syllabes
(initiale, médiane et finale)
et non des phonèmes seuls. Une syllabe mandarine, par exemple,
doit toujours respecter le
schéma suivant (on peut organiser les combinaisons à sa guise) :
Initiale
médiane
finale
C
V
n
V V ng
(Ø ) V V V
(Ø )
Cette analyse phonologique est maintenant la seule
vraiment acceptée par les linguistes : rien ne sert en effet de
considérer que tous les phonèmes sont libres :
à la finale, par exemple en mandarin, rien d'autre
qu'une nasale (n ou ng)
ou une absence de phonème ne peut se recontrer.
C'est une analyse, je le répète, phonologique et non phonétique.
Ainsi, pour être plus juste,
j'aurais dû écrire :
« 王 [waŋ] est en fait / -ua-ŋ/ et et 用 [yoŋ] vaut / -io-ŋ/ ».
Il n'existe pas de phone /j/ et /w/ en
mandarin, mais des
phones /i/ et /u/
réalisés phonétiquement [j] et [w] devant une autre voyelle.
Vous ne trouverez pas une seule syllabe chinoise
qui
n'entre pas dans ce schéma.
Il n'est donc pas théorique mais descriptif.
De plus, cette interprétation n'est pas
une mode du moment, puisqu'elle provient des grammairiens chinois.
« Il est au
moins commode de se déclarer d'une
tradition bien vivante pour faire précéder l'analyse phonématique de ces formes [quasi syllabiques] par le
contraste de deux parties
: initiale et finale. » (Rygaloff). Vu que nous sommes dans
le domaine
linguistique, il faut que la description soit précise et tienne compte de la réalité de la langue. Il serait idiot de présenter le chinois sans parler des structures phonématiques possibles : pourquoi ng ne se trouve-t-il
jamais à l'initiale, non plus que x à la finale en mandarin ? Parce que la syllabe est générée selon un schéma bien précis, qu'il importe
de décrire. Je ne vois rien de théorique.
Cela revient à dire qu'en
français, au contraire du kalispel, aucune syllabe ne peut
commencer par une
suite de plus de cinq phonèmes consonnes.
C'est une réalité et non un modèle théorique.
[NDC. Kalispel, langue indienne (Etats Unis)
« parlée seulement par les aînés »
Voir par exemple http://www.naaog.de/french/Links_Languages_fr.html
}
Siva : J'ajoute ceci :
Les instruments de la reconstruction du chinois moyen et
archaïque sont l’étude des dialectes et des emprunts, puis celle des
documents anciens. En
particulier,
les dictionnaires de rimes du VIIe siècle après J.-C. (Qieyun, Tangyun et Guangyun).
Les mots y sont arrangés par tons et
finales ; les homophones sont disposés selon la manière d’épeler dite fanqie: un caractère représente l’initiale, un autre la finale.
À la fin de la
dynastie Tang, ou au début des Song (907
ou 960) approximativement, le Qieyun apparaît dans une édition introduisant quatre divisions suivant la
qualité de la voyelle qui rime et la présence ou l’absence d’un élément «médial» pouvant exister entre
l’initiale et la voyelle nucléaire de la finale.
Le classement par membres (initiale, médiale et finale) est donc fort ancien.
Sur la connaissance que nous avons de la
phonétique du moyen chinois :
Les instruments de la reconstruction du
chinois moyen et
archaïque sont l’étude des dialectes
et des emprunts, puis celle des documents anciens. En particulier, les
dictionnaires de rimes du VIIe siècle après J.-C. (Qieyun, Tangyun et Guangyun). Les mots y
sont
arrangés par tons et finales; les homophones sont disposés selon la manière d’épeler dite fanqie: un caractère représente l’initiale, un autre la finale.
À la fin de la
dynastie Tang, ou au début des Song (907
ou 960) approximativement, le Qieyun apparaît dans une édition introduisant quatre divisions suivant la
qualité de la voyelle qui rime et la présence ou l’absence d’un élément «médial» pouvant exister entre
l’initiale et la voyelle nucléaire de la finale.
Les emprunts au chinois du vietnamien,
du japonais et du coréen sont d’une grande importance pour la
reconstruction du chinois ancien et
archaïque; en Chine même, les emprunts au
chinois du zhuang, langue thaï parlée actuellement par environ douze millions de
Chinois vivant surtout au
Guangxi, jouent un rôle non négligeable.
Inversement, les emprunts qu’a fait le chinois au sanskrit (véhiculé par le bouddhisme) à l’époque des Han permettent de mieux
connaître les valeurs
phonétiques des rimes d’autrefois.
Source :
Encyclopœdia Universalis, article «
Langues sino-tibétaines ».
JVG,
têtu :
Initiale
médiane
finale
C
V
n
V
V
ng
(ø
)
V V
V ( ø)
Loin de moi
l'audace de vouloir chercher des poux sur d'aussi augustes chefs
(quoique ...)
L'idée cependant qu'il doive y avoir une initiale,
une médiane et une finale
me semble pourtant bien l'exemple même d'une construction théorique
indispensable pour classifier - c'est-à-dire regrouper.
Il est sans nul doute remarquable qu'une suite de trois voyelles ne
puissent
être précédées ou suivies de rien, mais n'est-ce pas tout
de même de la
théorie que de décréter que la voyelle ne peut être initiale ou finale ?
En d'autres termes, pourquoi (ø
)
V V
V
(ø )
et
non
V
V
V ?
Mais ce que j'en dis, c'est bien sûr avant tout histoire de
causer ...
JVG, poursuivant :
Peut-être préciser un peu pour les béotiens qui pourraient s'être égarés céans la notion "d'usure". Par
rapport à quoi, à quel état de langue originelle, s'agissant de
langues latines ? Dans quel Sèvres l'étalon ?
Siva : Par « usure », j'entends le phénomène qui conduit les phonèmes
d'une langue à se transformer les uns au contact des autres ou
librement,
ce qui entraîne la langue dans un nouvel
état.
Exemple : du fonds latin (entre autres), nous
arrivons à l'ancien français
et de là au français
moderne parce que les sons de la langue
(ainsi que la morphologie, la syntaxe, la sémantique)
ont changé à un tel point que
l'on sent que ces trois états de langue
représentent des langues
différentes.
Mais déterminer quels sont
les états d'une langue à travers son histoire,
et dire qu'il existe un ancien
français, puis un français
classique et un français moderne est artificiel, puisque les
langues n'évoluent pas par à-coup
mais plus ou moins régulièrement. On utilise donc des « jalons
».
C'est le cas pour la langue chinoise, souvent
jalonnée ainsi :
vieux chinois >
moyen chinois > dialectes actuels.
Merci beaucoup pour vos remarques qui me
serviront à étoffer ce travail.
Amicalement,
Siva月影
DIALOGUE IULIUS – SIVA :
Bonjour,
Un vrai régal, que dis-je, une perle pour l'esprit.
|
Il existait trois tons, de
simples modulations sans réalisation| précise
quant à la hauteur.
Ces trois tons sont nommés píngshēng, shǎngshēng et qîshēng,
soit « ton uni », «
montant » et «partant ».
Enfin, il
existe un
quatrième « ton » qui n’en
est pas un.
Ce quatrième ton n'a-t-il pas
été conservé par le cantonais ?
On considérera que le cantonais actuel possède six tons :
trois registres –haut, moyen, bas – et trois modulations – unie, montante,
tombante
Pourquoi faudrait-il « considérer » ?
Parce qu'une discussion, il y a quelques temps,
avait remis ce décompte
sur le tapis et l'avait critiqué.
[NDC : Pour les tons du cantonais, 7 semble-t-il, voir
plus bas,
toujours et bien sûr tons.htm ]
Le ton que vous appelez « entrant
» se retrouve dans une
multitude de mots,
comme 里 li (le village).
Ce qui ferait huit tons.
|
Pour le mandarin, il n’existe
pas de différence de
registres : un ton ne s’y définit que par son contour, sa modulation. Il
n’y a donc pas eu cette
division des registres.
En revanche, la nature de l’initiale a
joué sur le ton d’arrivée :
| ° píng + initiale sourde > ton uni (1)
haut ?
|
+ initiale sonore > ton montant (2)
« ping » signifiant
« uni », comment le ton peut-il être montant?
N'est-ce pas un ton bas uni ?
| ° shǎng +
occlusive sourde ou sonante > ton montant (2)
d'accord.
|
+ occlusive sonore > ton tombant (4) (pour ce ton, il faut différencier les
types de sonores,occlusives ou sonantes)
| ° qî > haut tombant (4)
Ces deux tons là ne sont-ils pas
les mêmes ?
Je verrais plutôt le «
qî sheng » pour le ton tombant.
Puis un ton entrant « ru sheng
».
Qu'en pensez-vous ?
| Le ton
est píng, l’initiale est sonore, donc le ton
devient une montée, et l’initiale est aspirée.
Comment le ton peut-il être ping et monter
(shang) ? N'est-ce pas paradoxal au niveau des appellations antiques
chinoises
-pour le mandarin en tout cas- ?
En revanche, la norme actuelle dans la prononciation est celle de Pékin.
Le ton entrant ru n'existe plus et, effectivement,
le ton
bas uni est en réalité
dans la prononciation pékinoise un ton montant.
Mais je ne pensais pas qu'il en était de même dans la langue mandarine classique.
Encore une fois toutes mes félicitations pour votre travail de Romain !!
--
Iulius
Un
vrai régal, que dis-je, une perle pour
l'esprit.
Merci, merci
Non, le rîshēng n'est justement pas un ton. C'est une simple
syllabe
brève, qui pouvait être intonée, mais nous ne savons pas comment (ou
du moins n'ai-je pas réussi à le savoir). De toute façon, les
linguistes ne
s'accordent pas sur la valeur des termes píngshēng, shǎngshēng, qîshēng
et rîshēng. On ne sait pas trop quelle réalité ils représentaient. La grammaire
chinoise a conservé une
terminologie qui ne recoupe plus une réalité exacte.
Un peu comme si je parlais de thème de perfectum » en
français.
Le ton que vous appellez « entrant
»
Ce n'est pas un ton.
> se retrouve dans une multitude de mots,
comme 里 li (le village)
Vous confondez le quatrième ton actuel et l'ancien rî shēng, qui ne s'est pas transmis en tant que tel.
Ce qui ferait huit tons.
Je me rends compte que je me
suis trompé, et vous devriez avoir raison.
Le cantonais possède en
fait *sept* tons, et non les huit attendus (je
compte très mal.
° registre haut : uni, montant, tombant ;
° registre moyen : uni seul (manquent les autres
modulations) ;
° registre bas : uni, montant, tombant ;
> | ° píng + initiale sourde > ton uni (1)
> haut ?
Accessoirement. Mais pour un
mandarinophone (ne pas le confondre avec un patatophone, appareil électroménager permettant de transmettre des sons à distance au moyen d'un tubercule), les
oppositions de
registre ne sont pas
pertinentes
: vous pouvez prononcer un ton 1 plus bas que le point de départ d'un ton 2, et le mot reste compréhensible. Seule la modulation importe. Je cite
Alexis
Rygaloff grammaire élémentaire (sic) du chinois_ (un ouvrage à déconseiller
pour l'initiation, j'ai souvent du mal à le suivre) :
S'il est vrai qu'en pékinois les distinctions tonales sont bien assurées par des variations de la courbe mélodique et que chacun des quatre tons se définit effectivement par les configurations
que l'on sait, il faut et il suffit que la courbe
soit
rectiligne dans le cas du premier ton (...) : il
importe peu, autrement dit, que le
premier ton soit plus ou moins haut, que le second commence plus haut ou plus bas (...) etc.
Rygaloff poursuit avec cet exemple : à Chengdu (capitale administrative du Sichuan), le
troisième ton possède la courbe du quatrième du mandarin et vice- versa. Pourtant, lorsqu'un
habitant de Chengdu converse avec un pékinois, une fois qu'ils ont noté mentalement l'inversion à pratiquer, ils se comprennent parfaitement.
>
|
+ initiale
sonore > ton montant (2)
>
> « ping » signifiant « uni
», comment le ton peut-il être montant?
> N'est-ce pas un ton bas uni ?
Voir
plus haut : on ne sait pas
exactement ce que signifiaient les tons anciens (on s'accorde pour
penser que
ping était plat, quelque fût le registre).
Mais
ils ont changé de fonctionnement pour donner naissance à d'autres inflexions, selon les dialectes. Les
tons ne se
sont pas transmis tels quels, ils ont eux aussi évolué.
>
|
+ occlusive sonore > ton tombant (4)
> | (pour ce ton, il faut différencier les types de sonores, occlusives ou
> | sonantes)
> | ° qî > haut
tombant (4)
>
> Ces deux tons là ne sont-ils pas
les mêmes ?
Non, je crois que vous n'avez pas fait
attention : le signe « > »
signifie «
devient ». Les deux tons anciens shǎng et qî ont donné, selon la nature de l'initiale, des tons nouveaux
qui,
parfois, se recoupent. Il faut lire :
« lorsque
un mot était intonné du ping et quand son initiale était sonore,
il est
devenu en mandarin un mot au ton 2 ».
De même que les initiales occlusives sonores et
occlusives
sourdes non aspirées ont
toutes deux donné des
initiales sourdes non aspirées
(si un
ton2 ne vient pas contredire cette loi), de même les tons shang et qu peuvent, dans certaines
conditions, donner un même ton ».
> Je verrais plutôt le « qî sheng
» pour le ton tombant.
> Puis un ton entrant « ru sheng
».
> Qu'en pensez-vous ?
Impossible, les tons ne se sont pas
transmis directement.
Sinon, vous ne
pouvez pas expliquer le système tonal du yuè. Et, je le répète, rusheng n'est pas un ton. Vous essayez de
plaquer une nomenclature
et un système ancien. C'est un peu comme dire que le verbe
grec ancien ϕιλῶ est resté périspomène en grec moderne, alors que les distinctions
tonales
ont disparu et que l'on a maintenant ϕιλώ, un mot accentué sur la finale.
Les notions de périspomène, oxyton et baryton n'ont plus aucune réalité
en grec moderne.
[NDC : PÉRISPOMÈNE,
adj. et subst. masc.
LING. GR. (Mot) qui porte un accent circonflexe sur
la dernière syllabe.
Tous les mots de la première déclinaison sont périspomènes au génitif pluriel, quel que soit leur accent
radical
(Ch.
Bally, Manuel d'accentuation gr., Berne, A.
Francke, 1945, p. 31).
OXYTON, -ONE, adj. et subst. masc.
A. _LING. GR. (Mot) qui porte un accent aigu sur la
dernière syllabe. Nous exceptons naturellement
de cette liste les particules (...):
les
unes sont périspomènes (...), d'autres oxytones (Ch. Bally, Manuel d'accentuation gr.,
Berne, A. Francke, 1945, p.42).
BARYTON, subst. masc.
GRAMM. GR. Mot qui a l'accent sur la dernière syllabe.
_ Emploi adj. Se dit du régime tonique d'une langue qui tend à placer l'accent en tête ou dans le corps du mot plutôt qu'à la fin`` (Morier 1961); ,,en métrique française, peut se dire d'un
groupe «
lyrique » ou « féminin » de deux syllabes, lequel porte
par définition l'accent sur la première syllabe`` (Ibid.) ]
{NB de Siva : La définition que
vous donnez ne correspond pas bien à la
réalité linguistique dont je parlais :
dans la grammaire grecque, est dit baryton tout mot portant un accent
aigu sur
la dernière syllabe (un « oxyton »)
suivi d'un autre mot, (Iulius :
« s’il
n’est pas enclitique »),
auquel cas l'accent
aigu devient un accent grave : « Ἂνϑρωπος ἀγαϑός. », le dernier mot est oxyton ;
« Ὁ ἀγαϑὸς ἄνϑτωπος. » le même mot, à
la deuxième place dans la phrase, voit
son accent aigu remplacé par un accent grave ; c'est un
baryton. On ne sait pas
si une voyelle frappée du grave était
prononcée différemment.
NDC.
Définitions tirées du Trésor de la langue
française informatisé. }
>
|
Le ton est píng,
l’initiale est sonore, donc le ton devient une montée, et l’initiale est aspirée.
Comment le ton peut-il être ping et monter (shang) ?
N'est-ce pas paradoxal au niveau des appellations
antiques chinoises -pour le mandarin en tout cas- ?
Voir
plus haut.
En revanche, la norme actuelle dans la prononciation est celle de Pékin.
Le ton entrant ru n'existe plus et, effectivement, le ton bas
uni est en réalité dans la prononciation pékinoise un ton montant.
Mais je ne pensais pas qu'il en était de même dans la langue mandarine classique.
Je crois que je n'ai pas été clair.
Il existait trois tons en moyen chinois
(et non
mandarin classique), lesquels ont évolué selon la
nature de l'initiale.
Ils se
sont parfois modifiés et se
sont dédoublés en cantonais (yuè)
puisque
les registres s'y sont ajoutés, et se sont parfois modifiés en mandarin.
Les
sytèmes actuels dérivent du système ancien, mais ils ont grandement changé. De toute façon, on ne sait pas quelle
réalité
recoupaient les appellations anciennes. On ne peut donc dire si le ton
ping qui
donne parfois un ton 1
s'est
conservé tel quel. Selon Rygaloff, les tons anciens étaient des inflexions
et
non des registres. Mais ce n'est qu'une
hypothèse.
Iulius, vous m'épatez !
Je vais même être
jaloux de votre curiosité
et de
votre faculté à chercher à comprendre les détails
de tout
ce qui vous échappe.
Bravo encore !
Amicalement,
Vincent
月影
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ENCLITIQUE,
subst. masc.
Mot inaccentué considéré
traditionnellement comme joint au mot qui le
précède
de façon à ne former avec lui qu'un seul mot
porteur de l'accent.